Les régimes, leurs promesses, la réalité...
L'arrivée des beaux jours rime souvent avec chasse aux kilos superflus. Summer body en vue. Quoi de plus tentant que d'entreprendre le dernier régime minceur vanté par la presse féminine. Les promesses sont enthousiasmantes, l'offre est pléthorique : régime hypocalorique, hyperprotéiné, WW, dissocié, Atkins, paléo, HFLC, des groupes sanguins...
Tous les régimes fonctionnent... sur le court terme !
Les vraies fausses promesses de kilos en moins seront tenues car tous ces régimes fonctionneront...sur le court terme !
Une perte de poids vite faite mal faite car sur le long terme, les kilos seront majoritairement repris, avec souvent un petit bonus. Depuis 50 ans, tous ces régimes s'articulent autour d'une stratégie réductrice focalisée sur les apports / dépenses énergétiques au mépris de la physiologie humaine.
Le mythe des calories perdure :
« La folie, c'est de faire toujours la même chose et de s'attendre à un résultat différent » disait Einstein.
La folie des régimes, c'est qu'ils sont basés sur un postulat erroné : le mythe des calories.
L'obsession des calories est une impasse depuis un demi-siècle mais elle perdure car l'équation :
calories absorbées - calories dépensées = graisse corporelle est simple, intuitive MAIS totalement fausse !
Les régimes sont fondés sur des concepts erronés :
Ce postulat fallacieux s'appuie sur des suppositions de base totalement inexactes qui sont :
- les calories absorbées et dépensées sont les mêmes : l'heure de sport effectuée à 16h serait censée "éliminer" le fondant au chocolat du midi ou le croissant du matin (voir la tranche de foie gras du dernier réveillon) selon convenance personnelle ;
- le métabolisme de base est stable : c'est ignorer les processus d'homéostasie qui se mettent en place ;
- nous exerçons un contrôle conscient sur nos apports caloriques : c'est ignorer l'implication des hormones et des neuropeptides dans les comportements alimentaires notamment ;
- la masse grasse n'est pas régulée : quid de la leptine ? ;
- 1 calorie est 1 calorie : 1 calorie de chips ou de rillette serait équivalente à 1 calorie de carottes râpées ou de tofu soyeux lactofermenté.
Notions à connaitre pour envisager une perte de poids efficace :
Le mythe des calories et les notions erronées qui en découlent négligent totalement la physiologie humaine. En effet, l'homéostasie tend toujours à l'adaptation, ce qui nous éloigne totalement des stratégies purement comptables qui se focalisent sur les seules entrées et sorties énergétiques.
Avant d'envisager des mesures destinées à une perte de poids durable et personnalisée, il convient de rappeler que :
- une réduction calorique induit une réduction de la dépense énergétique globale (l'organisme passe en mode économe) ;
- une réduction calorique entraine des modifications hormonales qui perturbent les hormones de la satiété notamment (ghréline et leptine) ;
- une perte de poids basée sur la seule réduction calorique augmente la sensation de faim ;
- les régimes hypocaloriques entrainent un effet yoyo et des déficits en macronutriments essentiels (ce qui augmente également la sensation de faim et dérégule le métabolisme de base).
Vive le (bon) gras, modération des sucres en excès :
Le dernier point essentiel sur lequel repose les concepts inopérants et contre-productifs dans la perte de poids demeure la lipophobie (phobie des lipides = peur du gras). C'est une erreur majeure que d'éliminer les graisses alimentaires dans n'importe quel schéma nutritionnel, y compris et surtout dans le cadre d'un régime minceur. Pour rappel, ce sont les glucides en excès qui sont transformés en graisses au niveau hépatique et stockés sous forme de triglycérides. Laissez les (bonnes) graisses tranquilles, elles ne vous veulent que du bien à condition de les choisir de qualité et de veiller à l'équilibre des apports entre oméga 3-6-9.
Les principaux blocages métaboliques qui freinent la perte de poids :
Voilà pour la réalité physiologique qui est fort éloignée des idées diffusées dans les médias (et ailleurs). Si la perte de poids s'articule essentiellement dans l'assiette avec ses modifications tant en qualité qu'en quantité macro et micro nutritionnelle, des blocages métaboliques sont toujours à rechercher et à prendre en charge le cas échéant.
Les principaux freins à la perte de poids sont :
- une thyroïde raplapla : dysthyroïdie et hypothyroïdie fruste (= thermostat de l'organisme à réparer) ;
- une perturbation de la synthèse des neuromédiateurs : manque de sérotonine par exemple (= compulsions de fin de journée) ;
- un déséquilibre des acides gras (trop d'oméga 6 par rapport aux oméga 3) : climat pro inflammatoire qui favorise la prise de poids ;
- un écosystème intestinal qui va mal ;
- un état de stress chronique et une production excessive et inappropriée de cortisol ;
- un sommeil qui fait défaut ;
- un foie débordé et un pancréas en burn out ;
- une activité physique inadaptée : trop (= fringales) ou pas assez (= sédentarité) ;
- certains blocages psychologiques : alimentation émotionnelle par exemple.
Une personne peut voir sa perte de poids bloquée par un ou plusieurs de ces freins.
Stratégie individualisée pour des résultats optimisés :
C'est bien la prise en considération de tous ces paramètres qui permettra d'individualiser la stratégie minceur la plus adaptée à la personne désireuse de perdre du poids. Il apparait évident que cela se révèle un peu plus complexe que le énième régime minceur à la mode censé répondre aux situations de chaque candidat.e à la perte de poids. Un programme personnalisé prenant en compte l'ensemble de ces éléments pourra vous aider.